Pour Sarah quand elle aura vingt ans
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Pour Sarah quand elle aura vingt ans
Sonnez Chofars, aujourd’hui c’est Kippour
Journées de joies, journées d’amour.
Pardon pour toi, pardon pour moi,
Ainsi le veut le Roi des Rois.
Et toi David et toi Léna,
Chantez, dansez, pour la dernière fois.
Tibériade est en fête et les jeunes insouciants
Marchent vers le lac, si propice aux amants.
Hélène au piano, virtuose d’un soir
Leur dédie Schubert sur des notes d’espoir.
Elles volent vers eux portées par les eaux
Et rejoignent ceux là, cachés dans les roseaux.
Mais d’autres bruits s’élèvent au lointain de la nuit
Comme le martèlement sourd de chevaux qui fuient
C’est une armée en marche qui fonce et qui détruit.
Tous maintenant se lèvent aux voix des radios en folie
Et l’homme cherche Hélène qui est déjà partie.
Elle disent : « le croissant flotte sur Bar lev
Et les Syriens marchent sur En guev
Les chars d’Egypte foncent sur Mitla
Et les Syriens sur Kuneitra. »
Tous sautent dans les voitures qui s’éloignent vers le sud et d’autres vers le nord.
Un bataillon de choc, envoyé à l’avant
Marche et court vers le premier redan.
L’homme qui s’était égaré les a rejoint au tout dernier moment.
Les cœurs se serrent lorsqu’ils voient dans le lointain des chars par milliers
Qui avancent par escadrons entiers.
Puis la première salve s’abat, meurtrière de hasard, celle qui ne prévient pas ;
Ici, la pierre tue plus que l’éclat ;
Un bras s’envole au ciel et une tête roule,
C’est celle de ton ami, comme un dernier adieu.
Celui là qui prie Dieu tombe et meurt sous l’enfer du feu
Celui-ci devient fou se lève et est coupé en deux.
Les blessés hurlent et appellent leur mère,
Déjà condamnés à une mort de misère.
D’autres tirent comme des fous pour ne pas les entendre ;
Ici, perdez tout espoir c’est l’enfer de Dante.
En face, des hommes fondent dans les chars calcinés,
Comme la graisse dans la poêle à l’odeur de brûlé.
Hommage à ceux là, le courage n’a pas de camp.
Mais pour un char détruit, dix les remplacent
Et ils avancent encore en masse.
Le major est tué, le capitaine mourant,
L’homme le remplace alors, comme dernier lieutenant.
Tenir, tenir encore, pour permettre les renforts, pour leur donner du temps.
Que fait Tsahal, que fait Sharon, bientôt, tout ne sera que néant.
Alors les hommes tiennent et meurent à la « ferme chinoise », au redan « Missouri »
Ils tiennent…avant que d’être anéantis.
Soudain, l’homme est blessé et tombe à genoux dans la poussière
Et regarde son sang qui coule goutte à goutte, avalé par la terre.
Ce jour là, le désert assoiffé buvait le sang des hommes.
Sa vue se brouille mais il peut encore voir les renforts qui s’avancent et Sharon devant.
Qui repoussent l’ennemi pour le prendre de flanc,
Et le carnage effrayant qui s’en suit tout autour du redan.
Puis un voile rouge se fait et l’homme sombre au néant,
Comme le rideau de théâtre tombe au tout dernier moment.
Celui-là qui a survécu est revenu plus tard sur les champs de carnage
On peut encore y voir les traces de l’orage.
Lorsque le vent se lève sur les carcasses éventrées des cercueils d’acier
Un murmure se fait ; c’est la voix de reproches de tous ces sacrifiés.
Et si parfois la pluie tombe sur ces chars rouillés,
D’étranges fleurs rouges s’éveillent sur le sol mouillé.
Ces sont les cœurs de ceux qui sont tombés là bas
Pour que vive un pays, pour qu’il ne meure pas.
Toi seule peux les cueillir, si un jour tes pas te conduisent au lieu de ce souvenir.
Ils étaient deux cent treize, il n’en revint que vingt trois.
David est mort au Golan, près de Nafak,
Dans un des derniers chars de la brigade Barak
Dans la vallée des larmes, à côté de Gingold, le héros du Golan,
Repoussant les Syriens qui marchaient sur le pays de Dan.
Hélène, sa sœur, a disparu dans l’explosion d’un camion radio, au détour d’un chemin,
Ne laissant que des larmes à l’homme du lendemain.
Sonnez Chofars, aujourd’hui c’est Kippour
Journées de joies, journées d’amour.
Pardon pour toi, pardon pour moi,
Ainsi le veut le Roi des Rois.
Et toi David et toi Léna,
Chantez, dansez, pour la dernière fois.
A David, mon ami,
A Hélène, sa sœur, que j’aimais,
A ceux qui sont tombés là bas,
pour que vive un pays,
pour qu’il ne meure pas.
Souvenirs de guerre
Kippour d’octobre 73
Ton père.
Journées de joies, journées d’amour.
Pardon pour toi, pardon pour moi,
Ainsi le veut le Roi des Rois.
Et toi David et toi Léna,
Chantez, dansez, pour la dernière fois.
Tibériade est en fête et les jeunes insouciants
Marchent vers le lac, si propice aux amants.
Hélène au piano, virtuose d’un soir
Leur dédie Schubert sur des notes d’espoir.
Elles volent vers eux portées par les eaux
Et rejoignent ceux là, cachés dans les roseaux.
Mais d’autres bruits s’élèvent au lointain de la nuit
Comme le martèlement sourd de chevaux qui fuient
C’est une armée en marche qui fonce et qui détruit.
Tous maintenant se lèvent aux voix des radios en folie
Et l’homme cherche Hélène qui est déjà partie.
Elle disent : « le croissant flotte sur Bar lev
Et les Syriens marchent sur En guev
Les chars d’Egypte foncent sur Mitla
Et les Syriens sur Kuneitra. »
Tous sautent dans les voitures qui s’éloignent vers le sud et d’autres vers le nord.
Un bataillon de choc, envoyé à l’avant
Marche et court vers le premier redan.
L’homme qui s’était égaré les a rejoint au tout dernier moment.
Les cœurs se serrent lorsqu’ils voient dans le lointain des chars par milliers
Qui avancent par escadrons entiers.
Puis la première salve s’abat, meurtrière de hasard, celle qui ne prévient pas ;
Ici, la pierre tue plus que l’éclat ;
Un bras s’envole au ciel et une tête roule,
C’est celle de ton ami, comme un dernier adieu.
Celui là qui prie Dieu tombe et meurt sous l’enfer du feu
Celui-ci devient fou se lève et est coupé en deux.
Les blessés hurlent et appellent leur mère,
Déjà condamnés à une mort de misère.
D’autres tirent comme des fous pour ne pas les entendre ;
Ici, perdez tout espoir c’est l’enfer de Dante.
En face, des hommes fondent dans les chars calcinés,
Comme la graisse dans la poêle à l’odeur de brûlé.
Hommage à ceux là, le courage n’a pas de camp.
Mais pour un char détruit, dix les remplacent
Et ils avancent encore en masse.
Le major est tué, le capitaine mourant,
L’homme le remplace alors, comme dernier lieutenant.
Tenir, tenir encore, pour permettre les renforts, pour leur donner du temps.
Que fait Tsahal, que fait Sharon, bientôt, tout ne sera que néant.
Alors les hommes tiennent et meurent à la « ferme chinoise », au redan « Missouri »
Ils tiennent…avant que d’être anéantis.
Soudain, l’homme est blessé et tombe à genoux dans la poussière
Et regarde son sang qui coule goutte à goutte, avalé par la terre.
Ce jour là, le désert assoiffé buvait le sang des hommes.
Sa vue se brouille mais il peut encore voir les renforts qui s’avancent et Sharon devant.
Qui repoussent l’ennemi pour le prendre de flanc,
Et le carnage effrayant qui s’en suit tout autour du redan.
Puis un voile rouge se fait et l’homme sombre au néant,
Comme le rideau de théâtre tombe au tout dernier moment.
Celui-là qui a survécu est revenu plus tard sur les champs de carnage
On peut encore y voir les traces de l’orage.
Lorsque le vent se lève sur les carcasses éventrées des cercueils d’acier
Un murmure se fait ; c’est la voix de reproches de tous ces sacrifiés.
Et si parfois la pluie tombe sur ces chars rouillés,
D’étranges fleurs rouges s’éveillent sur le sol mouillé.
Ces sont les cœurs de ceux qui sont tombés là bas
Pour que vive un pays, pour qu’il ne meure pas.
Toi seule peux les cueillir, si un jour tes pas te conduisent au lieu de ce souvenir.
Ils étaient deux cent treize, il n’en revint que vingt trois.
David est mort au Golan, près de Nafak,
Dans un des derniers chars de la brigade Barak
Dans la vallée des larmes, à côté de Gingold, le héros du Golan,
Repoussant les Syriens qui marchaient sur le pays de Dan.
Hélène, sa sœur, a disparu dans l’explosion d’un camion radio, au détour d’un chemin,
Ne laissant que des larmes à l’homme du lendemain.
Sonnez Chofars, aujourd’hui c’est Kippour
Journées de joies, journées d’amour.
Pardon pour toi, pardon pour moi,
Ainsi le veut le Roi des Rois.
Et toi David et toi Léna,
Chantez, dansez, pour la dernière fois.
A David, mon ami,
A Hélène, sa sœur, que j’aimais,
A ceux qui sont tombés là bas,
pour que vive un pays,
pour qu’il ne meure pas.
Souvenirs de guerre
Kippour d’octobre 73
Ton père.
Bernard M
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