penché sur l'étang

NARCICE Ven 13 Jan - 10:39

Je me suis penché pour mieux voir
sur l’eau lisse comme un miroir
j’ai vu frémir le visage blafard
de la lune reflété dans la mare

Son doux regard baignait dans l’eau
j’ai courbé encore un peu plus le dos
mon image m’est apparue, saugrenue
au côté de celle de la belle ingénue

Nos deux visages dansaient sur l’étang
j’ai cru voir ses lèvres frémir un instant
voulait elle me révéler un secret ?
je me fis soudain un peu plus indiscret

J’ai plongé mes deux mains tremblantes
pour caresser cette face distante
mais dans l’eau elle s’est noyée
j’ai alors retiré mes mains mouillées

Des larmes salées ont glissé sur ma joue
coulant aux creux de mes mains implorantes
pour se mêler aux gouttelettes d’eau ruisselantes
mes pleurs ont alors redoublé, je vous l’avoue

Lunielle Sam 21 Jan - 14:45

Au clair de l'eau de la fontaine
Un regard filtré danse
Et quelques mèches se balancent
Au rythme du son de ta peine

Larmes qui coulent au fil du vent
Visage mouillé sous les brisants
Est-elle image, femme, hirondelle,
Est-elle créée par ton poème ?

Du fond du flot tes mains l'atteignent
Elle émerge ondine sereine
Et fait de toi le seul amant
De ce reflet ensorcelant ...

narcice Dim 22 Jan - 10:40

Face à l’univers des poètes sages
soucieuse de tous les équipages
elle lance ses éclairs sur le paysage
dans la fougue des envolées sauvages

Œil ouvert, son rayon perce la nuit
sur les flots de misère il veille sans bruit
sur les ombres étranges qui dansent
loin au dessus de la bassesse , elle pense

Dans ses habits de poète errant
elle fascine et attire
dans sa ligne de mire
le baladin impénitent

Perçant la nuit des insomnies
sur la toile immense et nébuleuse
où errent des âmes mystérieuses
brille le rayon de son génie

Le langage de la lune est ineffable
tranchant et clair comme une fable
Il ne se laisse pas atteindre par l’ennui
ni corrompre par la médiocrité d’autrui

Penchée par dessus mon épaule
elle illumine la profondeur ma geôle
loin des humaines vicissitudes
elle prend un peu de distance

Au dessus du monde qui s’endort
son rond et fier visage d’or
éclaire les spectres de la terre
la lune sourit et m’offre sa lumière

luxcefis Mer 25 Jan - 1:05

.............................LE MIROIR BRISE...............

Le petit homme qui chantait sans cesse

Le petit homme qui dansait dans ma tête

Le petit homme de la jeunesse

A cassé son lacet de soulier

Et toutes les baraques de la fête

Tout d'un coup se sont écroulées

Et dans le silence de cette fête

J'ai entendu ta voix heureuse

Ta voix déchirée et fragile

Enfantine et désolée

Venant de loin et qui m'appelait

Et j'ai mis ma main sur mon coeur

Où remuaient

Ensanglantés

Les sept éclats de glace de ton rire étoilé

......................................JACQUES PREVERT..............

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