POETIK-LINKS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Rechercher
 
 

Résultats par :
 


Rechercher Recherche avancée

Derniers sujets
» The Transcendental Object At The End Of Time
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptyJeu 18 Avr - 15:17 par LINK

» RABBIT HOLE
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptyDim 7 Avr - 18:00 par LINK

» MOON
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptySam 23 Mar - 19:15 par Invité

» NURU KANE
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptySam 23 Mar - 13:50 par LINK

» Encore vous! Heureux de vous revoir!!!
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptyMar 19 Mar - 21:06 par Invité

» METAVERS
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptyMer 21 Fév - 22:45 par LINK

» L'ESPRIT TANGO
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptyMar 17 Oct - 14:32 par LINK

» Evangile de Thomas - Logia choisis : Libres d'interpretation...
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptyVen 13 Oct - 15:40 par Invité

» Oh lord
Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides EmptyVen 13 Oct - 15:24 par LINK

Navigation
 Portail
 Index
 Membres
 Profil
 FAQ
 Rechercher
Connexion

Récupérer mon mot de passe

-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides

Aller en bas

Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides Empty Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides

Message  Dormeur éveillé Ven 20 Jan - 12:34

" Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides "

Émission de radio France culture Gaston Bachelard


Dormeur éveillé
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides Empty Re: Nous sommes des dormeurs éveillés, des rêveurs lucides

Message  LINK Ven 20 Jan - 16:23

Novalis, Fragments logologiques
traduction de Laurent Margantin
La poésie élève chaque individu à la totalité à travers une opération de connexion
qui lui est propre - et si la philosophie, par sa jurisprudence, prépare le monde à l
´influence des idées, alors la poésie est pour ainsi dire la clé de la philosophie, son
but et sons sens. Car la poésie fonde la belle société - la famille universelle - la
belle ordonnance de l´univers.
Pendant que la philosophie augmente les forces de l´individu à travers le Système et
l´Etat, en lui communiquant les forces de l´humanité et de l´univers, et en
transformant ainsi la totalité en organe de l´individu, et l´individu en organe de la
totalité, la poésie réalise la même opération au niveau de la vie. L´individu vit dans
la totalité et la totalité dans l´individu. La poésie engendre la sympathie supérieure
et la coactivité, la communion intime du fini et de l´infini.
La poésie est production. Toute création poétique doit être un individu vivant.
Quelle quantité inépuisable de matière nous entoure, qui pourrait servir à
de nouvelles combinaisons individuelles ! Celui qui a découvert un jour ce secret n
´a plus qu´à se décider à renoncer à la diversité infinie et à son simple plaisir pour
commencer n´importe où. Mais cette décision coûte le libre sentiment d´un monde
infini, et impose de se limiter à une seule apparition de celui-ci.
Ne devrions-nous pas notre existence terrestre à un tel acte ?
Nous avons deux systèmes de sens qui, aussi différents puissent-ils paraître, sont
pourtant intimement mêlés l´un à l´autre. Un système s´appelle le corps, l´autre l
´âme. Le premier dépend des excitations extérieures que nous subsumons sous les
noms de nature ou de monde extérieur. Le second est rattaché originellement à un
ensemble d´excitations intérieures que nous nommons esprit ou monde spirituel. Il
existe habituellement une connexion entre ce second système et le premier, par
lequel il est stimulé. Cependant, on remarque souvent les signes d´une relation
inverse, et il apparaît que les deux systèmes existent en vérité dans un parfait
rapport de réciprocité au sein duquel chacun stimule l´autre, formant ainsi une
harmonie, et non une seule tonalité. Ainsi, ces deux mondes, ou ces deux systèmes,
constituent une harmonie libre, et non une disharmonie ou une monotonie. Le
passage de la monotonie à l´harmonie se fera naturellement par la disharmonie, et c
´est seulement à la fin que l´harmonie naîtra.
Le monde a une capacité originelle à être animé par moi - il est même animé a
priori par moi - nous formons une unité. J´ai une tendance et une capacité
originelles à animer le monde. Je ne puis me mettre en relation avec rien qui ne
dépende de ma volonté, ou qui ne soit conforme à celle-ci. Par conséquent, le
monde doit avoir une aptitude originelle à dépendre de ma volonté, à lui être
conforme.
Mon efficacité spirituelle, ma réalisation d´idées ne pourront donc pas être
une décomposition, une transformation du monde, en tout cas pas en tant que je
suis membre de ce monde-ci, mais ne pourront être qu´uneopération de variation.
Sans lui porter préjudice, j´ordonnerai, j´aménagerai et je formerai le monde - ainsi
que ses lois, dont je me servirai.
Toute vie est un processus de regénération exubérant, et qui n´a l´apparence d´un
processus d´annihilation que vu de côté. Le précipité de la vie est un précipité
vivant - portant en lui la vie - de même que la chaleurpar rapport à la flamme - x
par rapport à la vie.
Un facteur est un élément vivant (excitable) - l´autre facteur étant la vie (l´excitant).
(...) Le produit est la vie. Chacun de ces deux facteurs sont relatifs et variables. - De
là naît une série vitale. La vie en général agit dans tout.
De la même façon que le peintre voit les objets visibles avec d´autres yeux que
ceux de l´homme commun - le poète découvre les événements du monde extérieur
et intérieur d´une tout autre manière que les hommes ordinaires. Mais c´est surtout
avec la musique qu´il est le plus évident que c´est l´esprit qui poétise les choses et
les modifications de la matière, et que le Beau, objet de l´art, ne nous est pas donné,
et qu´il n´est pas présent dans les phénomènes. Tous les sons que la nature produit
sont grossiers - et sans esprit - c´est seulement à l´âme musicale que le bruissement
de la forêt - le sifflement du vent, le chant du rossignol, le murmure du ruisseau
apparaissent mélodieux et évocateurs. Le musicien tire de lui-même l´essence de
son art - et on ne peut même pas le soupçonner de la moindre imitation. Quant au
peintre, il semble que la nature visible ait déjà travaillé pour lui, et qu´elle soit
entièrement son modèle inaccessible - Mais en vérité l´art du peintre est aussi
autonome que celui du musicien, et dépend totalement de conditions a priori. Le
peintre se sert uniquement d´unlangage de signes infiniment plus complexe que
celui du musicien - le peintre peint avec l´oeil - Son art consiste à voir des lignes
régulières et belles. Il voit d´une manière totalement active - sa perception est une
activité totalement formante. Son tableau consiste entièrement en un chiffre - il est
son moyen d´expression - son outil de reproduction. Que l´on compare maintenant
la note avec ce chiffre artificiel. Le mouvement varié des doigts, des pieds et de la
bouche, le musicien devrait l´opposer plutôt au tableau du peintre. Mais le musicien
entend lui aussi d´une manière active - il tire de lui-même ce qu´il entend. Certes,
cet usage inversé des sens est un secret pour le commun des mortels, et pourtant
chaque artiste est plus ou moins pleinement conscient de celui-ci. Presque chaque
homme est déjà artiste à un degré infime - il voit ce qu´il tire de lui-même et non ce
qui lui vient du dehors - il sent ce qu´il tire de lui-même et non ce qui lui vient du
dehors. La grande différence consiste en ceci : l´artiste a animé dans ses organes le
germe de la vie autopoétique - il a augmenté l´excitabilité de ceux-ci dans leur lien
avec l´esprit, et il est ainsi en mesure de diffuser à travers ces mêmes organes les
idées qu´il désire - sans sollicitation extérieure - de les utiliser tels des outils en vue
des modifications du monde réel de son choix.
La constitution parfaite consisterait en l´association de la plus grande excitabilité et
de la plus grande énergie. Celle-ci ne pourrait être atteinte, comme tous les
extrêmes, qu´à travers une liberté réelle, une volonté. L´homme doit être capable, il
doit exister une faculté en l´homme d´accorder librement son excitabilité, de
modifier la sensation, une faculté lui permettant de diriger son excitabilité. C´est
lorsque l´organe que nous appelons âme se modifie que nous ressentons le plus
fortement l´existence de cette faculté. L´attention est une expression de celle-ci,
grâce à laquelle il nous est possible de laisser agir tel ou tel objet faiblement ou
vigoureusement, brièvement ou longtemps sur l´un de nos sens. L´attention
augmente ou diminue, par conséquent accorde l´excitabilité de cette organe. (...)
Une activité semblable doit être possible au niveau du corps, au sein du système
des organes les moins développés, activité en partie déjà existante, mais qu´il nous
faut exercer artificiellement à un degré bien supérieur.
Le but de la médecine doit être par conséquent le développement complet de cette
faculté.
Le monde des livres n´est en fait que la caricature du monde réel. Tous deux
proviennent de la même source - le premier cependant apparaît à travers un
médiateur plus libre, plus agile - d´où la vivacité des couleurs - la présence moins
forte des demi-teintes - la vigueur des mouvements - le caractère plus frappant des
contours - la dimension hyperbolique de l´expression. L´un n´apparaît
que fragmentairement - l´autre queglobalement. C´est pourquoi le premier est plus
poétique - plus spirituel - plus intéressant - plus pictural - mais aussi moins vrai -
moins moral - plus philosophique. La plupart des hommes, y compris la plupart des
érudits, n´ont qu´une vision livresque - qu´une vision fragmentaire du monde réel -
et souffent ainsi des défauts du monde des livres tout en en savourant les avantages.
Beaucoup de livres ne sont d´ailleurs rien d´autre que la représentation de telles
visions fragmentaires de la réalité.
L´individu, venu au monde à la suite d´un seul hasard absolu qui est la cause de sa
propre individualité, atteindra la perfection, la pure systématicité. Tous les autres
hasards de sa vie, la série infinie de ses différents états doivent être intégrés dans ce
seul hasard initial, ou mieux encore, déterminés comme ses hasards et ses états.
Déduction de sa vie individuelle à partir d´un unique hasard - d´un seul acte
arbitraire.
Notre corps tout entier peut être librement mis en mouvement par l´esprit. Les
effets de la peur, de l´effroi, de la tristesse, de la colère, de la jalousie, de la honte,
de la joie, de la fantaisie, etc. représentent assez d´indications à cet égard. Par
ailleurs, nous avons de nombreux exemples d´hommes qui ont atteint une maîtrise
totale sur des parties du corps habituellement indépendantes de la volonté. De cette
manière, chacun deviendra son propre médecin et développera un sentiment du
corps complet, certain et exact, l´homme deviendra véritablement indépendant de la
nature, peut- être même en mesure de restaurer des membres perdus, de se tuer par
un simple acte de volonté, et ainsi il atteindra un vrai savoir sur le corps, l´âme, le
monde, la vie, la mort et le monde spirituel. Alors, il ne dépendra peut-être que de
lui d´animer quelque matière, il forcera ses sens àproduire la forme qu´il désirera,
vivant véritablement dans son monde. Il sera en état de se séparer de son corps s´il
le désire, il verra, entendra, sentira ce qu´il voudra, comme il voudra et selon la
combinaison qu´il souhaitera.
La fatalité qui nous accable est l´inertie de notre esprit. Nous nous changerons
nous-mêmes en la fatalité à travers l´extension et la formation de notre activité.
Tout paraît venir du dehors vers nous parce que nous ne tirons rien de nous-mêmes.
Nous sommes négatifs parce que nous le voulons - plus nous serons positifs, plus le
monde autour de nous sera négatif - jusqu´au point où il n´y aura plus de négation -
et où nous serons totalité dans la totalité.
Dieu veut des dieux.
Le peintre a déjà, à un certain degré, l´oeil en son pouvoir - le musicien l´oreille - le
poète l´imagination - l´organe du langage et le sentiment - et même plusieurs
organes en même temps - dont il assemble les effets au niveau de l´organe du
langage ou bien en dirigeant ceux-ci jusqu´à la main - (le philosophe a l´organe
absolu) - et le poète agit avec ses organes comme il l´entend, faisant apparaître à
travers eux un monde d´esprits - le génie n´est rien d´autre que la capacité
spirituelle à employer activement ses organes - Jusqu´à aujourd'hui nous
LINK
LINK
Admin

Messages : 263

https://poetik-links.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum