Un dernier café au Roméo bar
Un dernier café au Roméo bar
J'étais attablé sur la mini terrasse en surplomb du bar le Roméo. Ça faisait bien six mois que je n'étais pas venu là. Après ma rupture avec Noémie j'avais préféré éviter l'endroit où nous avions l'habitude de nous retrouver pour déjeuner.
Mon café fumait dans sa tasse et les arômes qu'il exhalait embaumaient mes narines. Un bon expresso rien de tel. Un café de choix, une bonne machine avec percolateur et la magie opère. J'ai toujours été un grand amateur de café. D'aussi loin que je m'en souvienne, à l'époque où je n'en buvais pas encore vu mon jeune âge, l'odeur déjà m'interpellait et j'étais pressé d'être enfin assez grand pour qu'on m'autorise à y goutter.
J'étais en plein voyage sensoriel. Comme en état d'hypnose. Le bruit et l'agitation autour de moi devenaient flous. Il n'y avait plus que la fumée enivrante montant de la tasse qui captivait mon attention. Mes yeux suivaient le flux de vapeur comme si ils pouvaient détecter chaque molécule odorante qui contribuait à donner vie à cet élixir.
J'ai toujours eu cette grande facilité d'abstraction. Cette faculté à la rêverie. Être là sans y être vraiment. Noémie qui trouvait ça plutôt charmant au départ avait fini par me le reprocher sans cesse. Mais c'est dans ma nature. Je suis comme ça. Ou peut-être le suis-je devenu.
Et puis, d'un coup, j'ai senti que quelque chose était étrange. Sortant de mon état hypnotique mon regard se porte vers l'entrée et je l’aperçois. Noémie.. accompagnée visiblement d'un homme qui semble la tenir par la main.
Mon cœur se met à battre la chamade. Je la pensais en déplacement pour la semaine d'après les dire d'un viel ami commun que j'avais croisé dix jours plus tôt. Je ne serais évidemment jamais venu sinon.. J'étais sidéré de la situation. Elle ne m'avait pas vu. Elle s’installait avec ce type à une table et par chance elle me tournait le dos.
J'avais des sueurs froides d'un coup. Et l'envie de me lever, d'aller mettre mon poing dans la gueule de ce mec et de dire à Noémie que la comédie avait assez duré, que cette rupture était absurde, que je l'aimais toujours et qu'on avait qu'à rentrer ensemble et que tout irait bien comme avant et que...
Mais j'étais comme figé. Assis là, ou plutôt fixé à ma chaise elle même soudée au décors. Incapable de bouger ou de produire le moindre son.
Soudain un filet de vapeur arrive jusqu'à mon nez. Je suis sauvé. Le café. Je dois boire mon café et continuer à faire ma vie comme si de rien était.
J'avale par petites gorgées. Il est délicieux et juste encore chaud, comme j'aime.
Noémie était toujours aussi belle. Grande brune aux yeux bleus. Son regard me faisait chavirer. Elle était absolument magnifique de la tête au pieds. Et elle dégageait un charme indescriptible. Sa voix aussi était envoutante. Je l'ai aimée au premier instant. Un vrai coup de foudre.
Je l'entends qui rie. Ce rire que j'aime tant, qui me rassure tant, qui me rassurait tant..
Les larmes me viennent. Je vais rouler sous la table.
Je regarde ce mec. Qui est-il ? Il sort d'où ? Elle le connait d'où et comment d'abord ?!!!
Je vois à son regard, à sa façon de la dévorer des yeux qu'il doit être aussi amoureux que j'ai pu l’être au début de notre histoire dix ans plus tôt.
Serait-il capable de prendre soin d'elle mieux que je n'ai su le faire ? Pourrait-il la rendre plus heureuse que moi ? Est-ce lui le véritable amour de sa vie ? Celui qui dure toujours ?
Peut-être que d'ici peu elle se rendra compte ? Que c'est moi ? Que c'était moi ?
J'entends le son de leurs verres qui s'entrechoquent. Les voilà qui s'embrassent amoureusement. Je suis extrêmement troublé et mal à l'aise. Incapable de savoir comment réagir si elle voit que je lui là, juste derrière elle.
Voilà qu'elle se lève. J'ai un haut le cœur et je sens que je deviens tout rouge tellement la pression sanguine est élevée. Elle embrasse son cher et tendre, qui n'est plus moi et ne sera plus jamais moi. Elle se dirige vers les toilettes. Monte le petit escalier qui y mène sans se retourner. Sans me voir..
Elle y entre.
Frénétiquement, j'attrape va veste, sors mon porte feuille, en extirpe un billet de cinq euros que je pose sur la table, je me lève avec hâte et je sors en passant à quelques centimètres de mon rival, sans rien dire.
Nos regards se croisent, furtivement.
Dehors il fait frais et il y a du vent. J'enfile ma veste, je sors une cigarette que j'allume en tirant une longue taffe. Je bloque la fumée comme pour mourir asphyxié là et en finir pour de bon. Puis l'instinct de survie reprenant le dessus j'expulse une longue trainée de fumée blanche épaisse.
Je regarde ma montre. Dans deux heures je serai à l’aéroport direction Paris, puis direction l'autre bout du monde pour essayer d'y vivre autrement et autre chose, comme c'était prévu, avant qu'une tempête dévastatrice ne souffle sur les remparts de notre histoire jusqu'à n'en laisser plus que les ruines.
Ce sera sans toi mon amour. Sois heureuse ma douce Noémie.
Mon café fumait dans sa tasse et les arômes qu'il exhalait embaumaient mes narines. Un bon expresso rien de tel. Un café de choix, une bonne machine avec percolateur et la magie opère. J'ai toujours été un grand amateur de café. D'aussi loin que je m'en souvienne, à l'époque où je n'en buvais pas encore vu mon jeune âge, l'odeur déjà m'interpellait et j'étais pressé d'être enfin assez grand pour qu'on m'autorise à y goutter.
J'étais en plein voyage sensoriel. Comme en état d'hypnose. Le bruit et l'agitation autour de moi devenaient flous. Il n'y avait plus que la fumée enivrante montant de la tasse qui captivait mon attention. Mes yeux suivaient le flux de vapeur comme si ils pouvaient détecter chaque molécule odorante qui contribuait à donner vie à cet élixir.
J'ai toujours eu cette grande facilité d'abstraction. Cette faculté à la rêverie. Être là sans y être vraiment. Noémie qui trouvait ça plutôt charmant au départ avait fini par me le reprocher sans cesse. Mais c'est dans ma nature. Je suis comme ça. Ou peut-être le suis-je devenu.
Et puis, d'un coup, j'ai senti que quelque chose était étrange. Sortant de mon état hypnotique mon regard se porte vers l'entrée et je l’aperçois. Noémie.. accompagnée visiblement d'un homme qui semble la tenir par la main.
Mon cœur se met à battre la chamade. Je la pensais en déplacement pour la semaine d'après les dire d'un viel ami commun que j'avais croisé dix jours plus tôt. Je ne serais évidemment jamais venu sinon.. J'étais sidéré de la situation. Elle ne m'avait pas vu. Elle s’installait avec ce type à une table et par chance elle me tournait le dos.
J'avais des sueurs froides d'un coup. Et l'envie de me lever, d'aller mettre mon poing dans la gueule de ce mec et de dire à Noémie que la comédie avait assez duré, que cette rupture était absurde, que je l'aimais toujours et qu'on avait qu'à rentrer ensemble et que tout irait bien comme avant et que...
Mais j'étais comme figé. Assis là, ou plutôt fixé à ma chaise elle même soudée au décors. Incapable de bouger ou de produire le moindre son.
Soudain un filet de vapeur arrive jusqu'à mon nez. Je suis sauvé. Le café. Je dois boire mon café et continuer à faire ma vie comme si de rien était.
J'avale par petites gorgées. Il est délicieux et juste encore chaud, comme j'aime.
Noémie était toujours aussi belle. Grande brune aux yeux bleus. Son regard me faisait chavirer. Elle était absolument magnifique de la tête au pieds. Et elle dégageait un charme indescriptible. Sa voix aussi était envoutante. Je l'ai aimée au premier instant. Un vrai coup de foudre.
Je l'entends qui rie. Ce rire que j'aime tant, qui me rassure tant, qui me rassurait tant..
Les larmes me viennent. Je vais rouler sous la table.
Je regarde ce mec. Qui est-il ? Il sort d'où ? Elle le connait d'où et comment d'abord ?!!!
Je vois à son regard, à sa façon de la dévorer des yeux qu'il doit être aussi amoureux que j'ai pu l’être au début de notre histoire dix ans plus tôt.
Serait-il capable de prendre soin d'elle mieux que je n'ai su le faire ? Pourrait-il la rendre plus heureuse que moi ? Est-ce lui le véritable amour de sa vie ? Celui qui dure toujours ?
Peut-être que d'ici peu elle se rendra compte ? Que c'est moi ? Que c'était moi ?
J'entends le son de leurs verres qui s'entrechoquent. Les voilà qui s'embrassent amoureusement. Je suis extrêmement troublé et mal à l'aise. Incapable de savoir comment réagir si elle voit que je lui là, juste derrière elle.
Voilà qu'elle se lève. J'ai un haut le cœur et je sens que je deviens tout rouge tellement la pression sanguine est élevée. Elle embrasse son cher et tendre, qui n'est plus moi et ne sera plus jamais moi. Elle se dirige vers les toilettes. Monte le petit escalier qui y mène sans se retourner. Sans me voir..
Elle y entre.
Frénétiquement, j'attrape va veste, sors mon porte feuille, en extirpe un billet de cinq euros que je pose sur la table, je me lève avec hâte et je sors en passant à quelques centimètres de mon rival, sans rien dire.
Nos regards se croisent, furtivement.
Dehors il fait frais et il y a du vent. J'enfile ma veste, je sors une cigarette que j'allume en tirant une longue taffe. Je bloque la fumée comme pour mourir asphyxié là et en finir pour de bon. Puis l'instinct de survie reprenant le dessus j'expulse une longue trainée de fumée blanche épaisse.
Je regarde ma montre. Dans deux heures je serai à l’aéroport direction Paris, puis direction l'autre bout du monde pour essayer d'y vivre autrement et autre chose, comme c'était prévu, avant qu'une tempête dévastatrice ne souffle sur les remparts de notre histoire jusqu'à n'en laisser plus que les ruines.
Ce sera sans toi mon amour. Sois heureuse ma douce Noémie.
Gabriel LDN- Invité
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