Faille
Faille
Elle marchait
Elle marchait sans regarder où ses pas la menaient, sans lever vraiment le regard sur la route invisible qu'elle suivait
Elle marchait sans savoir même si elle avait prévu cette marche, si elle était équipée pour
Elle marchait sur tous les souvenirs que le vent n'avait pas balayés, sur l'eau dormante de sa mémoire, sur un bitume à l'asphalte rayé d'illusoire, sur ses paradis perdus
Elle marchait en silence, le corps tendu vers une destination connue du hasard seul, elle marchait comme aveugle à la lumière autour, aux sons et aux couleurs, aux passants diurnes et sages de certitude
Elle marchait dans une dimension parallèle et inaccessible, elle marchait dans un monde qui autorisait juste cette progression là, funambule au fil incassable
Elle marchait étonnée d'elle même et de cette quête improbable, de cette usure prévisible des semelles du temps, elle marchait pour gommer les rides et les soupirs, les lendemains qui oublient de chanter, elle marchait vers un temps des cerises où les noyaux deviennent fruits eux-mêmes, où l'ingérence des corbeaux devient vol d'hirondelles, où les arbres ploient sous un soleil de plomb
Elle marchait assoiffée d'idéal, elle marchait comme une fuite en avant qui dénonçait pourtant un recul certain et terrible, elle marchait pour aller vers autre chose mais quoi
Elle marchait comme si un nouveau souffle l'emportait, vers de nouvelles rues aux noms étranges et porteurs de rêve, vers un ciel vert et pourpre changeant comme on perd la mémoire
Elle marchait en piétinant allègrement la journée même qu'elle vivait, les rendez-vous sans fin et sans suite, les échanges de bons procédés de la rectitude humaine
Elle marchait avec pour seul but de n'en pas avoir
Elle marche et elle baisse un instant ce regard qu'elle ne veut pas lever
Elle marche et elle croise un autre regard, à un mètre du sol, un regard étonné, un regard qui la toise et l'imprime alors sur ce coin de trottoir, dans une rue percluse de lassitude au nom bien accroché
Elle s'arrête
Elle est debout là sans bouger et de ce un mètre blond et rose fuse une phrase qu'elle ne peut éviter d'entendre :
«Dis Madame, pourquoi tu marches pieds nus ?»
Elle sait alors qu'elle s'est enfuie un peu vite, dans sa hâte éperdue et vaine
Elle sait qu'elle ne pourra plus marcher vers rien
Elle marche dans l'autre sens elle refait en sens inverse le trajet qui ne lui avait couté que d'oublier qu'elle marchait
Elle ouvre une porte dans une rue de plus en plus anonyme
Elle ouvre les bras et presse contre elle un autre mètre de confiance et d'amour
Elle marche à petit pas dans la maison et fredonne en réponse à la question qui a jailli
«Tu étais partie où, Maman ?»
«Juste marcher un peu, mon cœur »
Il y a des départs dont on ne revient pas
Il y a des départs dont il faut toujours revenir
Elle marchera plus tard, un jour, peut-être ...
Elle marchait sans regarder où ses pas la menaient, sans lever vraiment le regard sur la route invisible qu'elle suivait
Elle marchait sans savoir même si elle avait prévu cette marche, si elle était équipée pour
Elle marchait sur tous les souvenirs que le vent n'avait pas balayés, sur l'eau dormante de sa mémoire, sur un bitume à l'asphalte rayé d'illusoire, sur ses paradis perdus
Elle marchait en silence, le corps tendu vers une destination connue du hasard seul, elle marchait comme aveugle à la lumière autour, aux sons et aux couleurs, aux passants diurnes et sages de certitude
Elle marchait dans une dimension parallèle et inaccessible, elle marchait dans un monde qui autorisait juste cette progression là, funambule au fil incassable
Elle marchait étonnée d'elle même et de cette quête improbable, de cette usure prévisible des semelles du temps, elle marchait pour gommer les rides et les soupirs, les lendemains qui oublient de chanter, elle marchait vers un temps des cerises où les noyaux deviennent fruits eux-mêmes, où l'ingérence des corbeaux devient vol d'hirondelles, où les arbres ploient sous un soleil de plomb
Elle marchait assoiffée d'idéal, elle marchait comme une fuite en avant qui dénonçait pourtant un recul certain et terrible, elle marchait pour aller vers autre chose mais quoi
Elle marchait comme si un nouveau souffle l'emportait, vers de nouvelles rues aux noms étranges et porteurs de rêve, vers un ciel vert et pourpre changeant comme on perd la mémoire
Elle marchait en piétinant allègrement la journée même qu'elle vivait, les rendez-vous sans fin et sans suite, les échanges de bons procédés de la rectitude humaine
Elle marchait avec pour seul but de n'en pas avoir
Elle marche et elle baisse un instant ce regard qu'elle ne veut pas lever
Elle marche et elle croise un autre regard, à un mètre du sol, un regard étonné, un regard qui la toise et l'imprime alors sur ce coin de trottoir, dans une rue percluse de lassitude au nom bien accroché
Elle s'arrête
Elle est debout là sans bouger et de ce un mètre blond et rose fuse une phrase qu'elle ne peut éviter d'entendre :
«Dis Madame, pourquoi tu marches pieds nus ?»
Elle sait alors qu'elle s'est enfuie un peu vite, dans sa hâte éperdue et vaine
Elle sait qu'elle ne pourra plus marcher vers rien
Elle marche dans l'autre sens elle refait en sens inverse le trajet qui ne lui avait couté que d'oublier qu'elle marchait
Elle ouvre une porte dans une rue de plus en plus anonyme
Elle ouvre les bras et presse contre elle un autre mètre de confiance et d'amour
Elle marche à petit pas dans la maison et fredonne en réponse à la question qui a jailli
«Tu étais partie où, Maman ?»
«Juste marcher un peu, mon cœur »
Il y a des départs dont on ne revient pas
Il y a des départs dont il faut toujours revenir
Elle marchera plus tard, un jour, peut-être ...
Dernière édition par Lunielle le Dim 4 Mar - 19:20, édité 1 fois
Lunielle- Messages : 17
qu'il le FAILLE ou non..... UN VISAGE à peine révélé:
les « cheveux » cachent un peu le « visage »
mais on devine le « regard » profond et sage
la « langue » révèle la sensibilité de son âge
on l’imagine en son « palais » courbée sur son ouvrage
Elle nous en « bouche » un coin
et ses « oreilles » sifflent un brin
quand du bout des « lèvres » on admire son grand « front »
ce n’est pas lui faire affront, car jamais nous ne « mentons »
une étoile est 'nez", revenue au monde
une lune blonde et vagabonde
dotée d’une belle faconde
et d’un sourire de joconde
O doux plaisir, suprême bonheur
de pouvoir lire ses sensations
qui nous entraînent à l'unisson
O lune, encore un peu de douceur !
Mais qui se cache derrière étrange lumière
est ce une lune ou une étoile fière ?
la foule interrogative, presque cérémonielle
murmure tout bas « c’est elle !c'est lunielle ! »
mais on devine le « regard » profond et sage
la « langue » révèle la sensibilité de son âge
on l’imagine en son « palais » courbée sur son ouvrage
Elle nous en « bouche » un coin
et ses « oreilles » sifflent un brin
quand du bout des « lèvres » on admire son grand « front »
ce n’est pas lui faire affront, car jamais nous ne « mentons »
une étoile est 'nez", revenue au monde
une lune blonde et vagabonde
dotée d’une belle faconde
et d’un sourire de joconde
O doux plaisir, suprême bonheur
de pouvoir lire ses sensations
qui nous entraînent à l'unisson
O lune, encore un peu de douceur !
Mais qui se cache derrière étrange lumière
est ce une lune ou une étoile fière ?
la foule interrogative, presque cérémonielle
murmure tout bas « c’est elle !c'est lunielle ! »
RUZA- Invité
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